En mars, les premières abeilles sauvages sortent de leurs nids pour polliniser les arbres fruitiers et les plantations précoces.
Qui sont les abeilles sauvages ?
Elles appartiennent à l’ordre des Hyménoptères, qui regroupe les bourdons, les abeilles, les guêpes, les fourmis. Ces espèces ont pour point commun de posséder deux paires d’ailes en membranes reliées l’une à l’autre.
Au sein de cet ordre, elles font partie, comme la plupart des pollinisateurs, du sous-ordre des Apocrites, qui présentent la fameuse “taille de guêpe”.
Enfin, les abeilles sauvages peuvent être classées dans la super-familles des Apoïdes, la famille des abeilles et des bourdons, qui est extrêmement variée !
Le terme “abeilles sauvages” désigne plus de 900 espèces d’abeilles en France métropolitaine, l’abeille domestique Apis mellifera n’en étant qu’une seule ! Ces abeilles sauvages représentent 80% du nombre total d’abeilles en France, et on en décompte par exemple 60 espèces dans Paris, 200 dans le Grand Lyon (source).
Source : M. Bigarnet
Un mode de vie solitaire
Les abeilles sauvages sont en général des abeilles solitaires, qui n’ont donc ni colonie, ni reine, ni territoire à défendre. Elles sont très peu agressives envers les humains, et leurs prédateurs naturels sont les animaux insectivores.
Elles nichent et pondent dans des galeries très variées : dans le sol, dans des végétaux morts, du bois, du sable… Chaque femelle fabrique son propre nid, qu’elle tapisse de feuilles, terre ou brins de végétaux, et qu’elle bouche à l’arrivée de l’hiver. Les femelles meurent en général après la ponte ou au début de l’hiver et laissent à leurs larves des réserves polliniques déposées pendant la belle saison.
Des super pollinisatrices !
Pour leur propre alimentation et celles de leurs larves, les abeilles femelles aspirent le nectar des fleurs et collectent le pollen avec leurs pattes, ce qui assure la pollinisation et donc la reproduction des plantes !
D’après le Muséum National d’Histoire Naturelle, les abeilles sauvages ont une capacité de pollinisation trois fois supérieure à celle de l’abeille domestique (source). Par exemple, l’osmie maçonne est en activité dès le mois de mars sur les arbres fruitiers, beaucoup plus tôt que les abeilles domestiques !
Chaque espèce d’abeilles sauvages pollinise différents végétaux en fonction de la longueur de sa langue lui permettant de récolter le pollen dans certaines formes de fleurs.
On estime qu’un tiers de notre alimentation dépend de la pollinisation, et donc entre autre de la présence de ces abeilles sauvages !
Source : Le PASSE-jardins / N.Livache
Des abeilles en danger
Les populations d’abeilles sauvages se réduisent, en raison de la surutilisation de pesticides nocifs, des monocultures, de la raréfaction des habitats et des lieux de pontes des abeilles, ainsi que de leur ressource alimentaire.
Pour les accueillir au mieux dans vos jardins, l’idéal est de leur offrir le gîte et le couvert pour tout leur cycle de vie, de la nidification à l’hibernation. Pour cela, favorisez une mosaïque d’habitats et de lieux laissés à l’état “sauvage”, et consultez notre fiche ressource sur les insectes pollinisateurs au jardin !
Au jardin de l’Envol, les premières abeilles, probablement des osmies maçonnes, profitent des arbres fruitiers précoces comme les prunus !
Source : Le PASSE-jardins / N.Livache
D’autres espèces vont peu à peu sortir de leur galeries pour profiter des ressources qu’offre le jardin. Une bonne nouvelle pour les plantations, mais aussi un bon indicateur sur l’état de santé de la biodiversité au jardin.
Les jardins partagés urbains comme ruraux peuvent être de véritables îlots de biodiversité, des lieux de refuge et d’alimentation pour de nombreuses espèces, notamment les abeilles sauvages !
Sources :
Les jardins de Noé
Spipoll
Vigie nature
Pour aller plus loin :
Accueillir les pollinisateurs au jardin,
Accueillir la biodiversité sur un balcon,
Découvrir les sciences participatives avec Le PASSE-jardins et le Muséum National d’Histoire Naturelle,
Découvrir l’action du PASSE-jardins pour les sciences participatives,
Découvrir le SPIPOLL (Suivi photographique des insectes pollinisateurs)
Source : M. Bigarnet