LES JARDINS PARTAGÉS D'AUVERGNE-RHÔNE-ALPES

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[REPORTAGE] Les mares des jardins partagés - épisode 2 : Oasis et Vert Luizet

Du 25 février au 31 décembre

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REPORTAGE – Les mares des jardins partagés, 3 ans après, que sont-elles devenues ?

En 2021, animées par une volonté commune de favoriser la biodiversité en ville, les associations Le Passe-Jardins et Des Espèces Parmi’Lyon ont développé le projet « Jardin Partagé, Source de Vie ». Le but : installer dans les jardins partagés des mares, des haies champêtres et de carrés de biodiversité, tout en sensibilisant les jardiniers et jardinières ainsi que le voisinage à la biodiversité.

Ce reportage a pour cible les 6 mares implantées entre 2021 et 2023, avec comme objectif d’observer leur évolution et leur impact sur la vie du jardin. La recherche, conduite entre décembre 2024 et mars 2025, est constituée d’entretiens avec les jardiniers et jardinières, et d’inventaires et analyses faune et flore réalisés de manière amateure et qualitative. Les résultats vous seront présentés de manière antéchronologique : de la mare installée la plus récemment, à la plus ancienne.

Ce projet de reportage a été conduit par curiosité et aussi pure passion et intérêt de rendre à la nature les espaces que nous nous sommes appropriés au fil du temps… C’est surtout l’occasion de vous présenter les ressentis de vos confrères jardiniers et consœurs jardinières, si vous hésitez à passer le pas !

Les mares sont une source de biodiversité en ville non négligeable, puisqu’elles apportent aux espèces un espace naturel indispensable à la survie de la faune (abris, nourriture, lieu de reproduction…). C’est pour cela qu’il est impératif de suivre l’évolution de ces mares déjà implantées dans le décor, afin de conserver leur importance pour la biodiversité urbaine et espérer en voir apparaître d’autres !

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LA MARE DE L’OASIS DE GERLAND

I. Présentation du jardin

Le jardin Oasis de Gerland est un jardin partagé d’habitants se trouvant dans le 7ème arrondissement de Lyon, à l’angle des rues Benjamin Delessert et Georges Gouy (quartier Gerland). Marc Bourgeois, fondateur de l’association la Légumerie et animateur du jardin, nous explique un peu son histoire : ancienne friche à l’origine, ce terrain vague fut finalement mis à disposition de l’association l’Atelier des Friches en 2010 qui y a créé, organisé et animé un jardin appelé « la Réserve » (potager, espaces sauvages et création artistique).
Depuis l’arrêt de l’Atelier des Friches en 2016, la Légumerie coordonne la mise en place d’un nouveau projet : l’Oasis de Gerland. Le jardin reste le plus naturel possible, aucun produit n’est utilisé. De multiples refuges à faune pour favoriser la biodiversité ont été mis en place, comme des espaces sauvages, une mare, des abris à faune… Des nichoirs ont été installés avec la volonté d’attirer plus d’oiseaux.

II. Présentation de la mare

Dès le début, l’idée d’une mare était envisagé. Marc n’avait pas tellement de connaissances en la matière, mais l’un des bénévoles, Christophe Henry, écologue spécialisé en zone humide/plantes aquatiques, a fait germer l’idée au sein du jardin. Même sans l’intervention du Passe-Jardins et des Espèces Parmi Lyon, une mare aurait certainement été creusée par la Légumerie et le collectif de jardiniers.

La mare a été créée en décembre 2022 au cours d’un chantier d’une journée, avec beaucoup d’aide. Les jardiniers de l’Oasis, les bénévoles et salariés du Passe-Jardins et des Espèces Parmi Lyon se sont relayés, passant de la mare et au brasero pour se réchauffer. La mare a été creusée sans problème particulier et dans une bonne ambiance.

Concernant l’entretien, Christophe Henry a ajouté la première année des plantes locales, en plus de celles implantées lors du chantier. Il conseille d’enlever les algues dont la quantité explose aux beaux jours et forment d’épaisses couches à la surface qui empêchent les espèces du fond de se développer. Il conseille également de remettre de l’eau la première année si besoin. Cependant, il précise qu’une mare n’a besoin que d’un minimum d’entretien, si ce n’est rien du tout, de préférence.

III. La biodiversité de la mare

Lors de notre inventaire mené avec Christophe Henry, nous avons trouvé davantage d’espèces floristiques (18) que faunistiques (3) à cause de la période hivernale. Cependant, certaines de nos trouvailles se sont révélées intéressantes pour comprendre comment se porte cette mare. Une Aselle a été trouvée, une espèce de crustacé bio indicatrice des milieux eutrophes (c’est à dire avec un fort taux de matière organique) et stérile en pesticide.

Pour entretenir la mare dès la première année, Christophe Henry a introduit des plantes locales (venant des berges du Rhône, de Miribel…). Il a ajouté par exemple de l’Élodée du Canada ou encore de l’Utriculaire australe. Nous avons également trouvé du Potamot coloré, une espèce spontanée qui ne supporte ni le phosphore ni l’azote et indique que l’eau de la mare a réussi à atteindre un équilibre azote – phosphore. Cet équilibre permet le maintien de cette plante pourtant très sensible.

Sur la question des moustiques, il est à souligner que la mare n’en apportent pas plus car ils se ne reproduisent pas dedans, celle-ci étant un piège pour eux en raison des prédateurs qui s’y trouvent.

Cliquez sur le PDF ci-dessous pour lire l’inventaire entier !

IV. La mare au sein du jardin

La mare de l’Oasis a bien changé depuis 2 ans. La végétation s’est fortement et rapidement développée tout autour, la floraison a été abondante pendant le printemps, les premiers insectes sont apparus dès la première année (dont différentes espèces de libellules, comme la libellule déprimée) et les espèces floristiques introduites par Christophe Henry ont bien tenues.

La mare est vue comme multifonctionnelle ; elle est un espace de quiétude et d’esthétisme avant tout. Elle crée des sujets de questionnements, de discussions… Les personnes extérieures sont attirées par elle, elle est un atout pédagogique pour les enfants.

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LA MARE DU JARDIN DU VERT LUIZET

I. Présentation du jardin

Le Vert Luizet est le plus ancien jardin partagé de Villeurbanne, construit sur un ancien terrain d’équitation. Ce havre de paix au milieu de la ville regroupe une trentaine d’adhérents, qui tentent d’ailleurs de récupérer un terrain vague adjacent pour en faire un verger. Les jardiniers et jardinières nous expliquent qu’ils sont contents de se retrouver dans ce jardin qui est pour eux une oasis au milieu du béton, et qu’il sont bien fiers de leur production, de confiture notamment !

II. Présentation de la mare

Eliane nous a expliqué que cela faisait longtemps qu’elle insistait pour construire une mare dans le jardin. L’occasion lui en a été donnée quand le Passe-Jardins et Des Espèces Parmi Lyon lui ont proposée de participer au projet « Jardins partagés, source de vie ». Eliane nous a aussi raconté qu’elle avait retrouvé dans les archives un ancien projet de mare qui avait été rejeté il y a une dizaine d’années par la mairie. Comme quoi, les croyances se renversent et les mentalités finissent par changer !
Il y a néanmoins eu beaucoup de discussions avant que le projet soit définitivement adopté. Les questions soulevées étaient notamment l’artificialisation du sol en raison de la bâche ou la nécessité de pomper dans la nappe phréatique pour remplir la mare, l’eau s’évaporant en outre lors de fortes chaleurs. Parce que oui, le jardin du Vert Luizet possède une pompe reliée directement à la nappe phréatique, juste à côté de la mare.

Finalement la mare a été construite dans l’optique de favoriser la biodiversité dans le jardin et de participer à la trame verte à son échelle. C’est ainsi que le 7 janvier 2023, une quarantaine de personnes, adhérents du jardin et volontaires venus pour le chantier, se sont retrouvées pour construire cette mare et planter des haies. C’est un bon souvenir pour toutes les personnes qui étaient présentes. Ce partenariat avec le Passe-Jardins et Des Espèces Parmi Lyon a permis au Vert Luizet d’avoir accès à la main d’œuvre, aux techniques et aux fonds nécessaires pour construire cette jolie mare.

Pour l’entretien, les jardiniers et jardinières ont suivi les conseils qui leur avaient été donnés et il s’y sont retrouvés assez instinctivement. Les algues et les lentilles d’eau sont retirées de temps en temps et la mare est remplie si besoin.

III. La biodiversité de la mare

La végétation s’est bien développée dans la mare, on peut y voir des massettes, salicaires, iris des marais, entre autres. En tout, nous avons repéré une dizaine d’espèces de plantes aquatiques ou sur le bord de la mare.

Quant à la faune, le jour où nous avons fait l’inventaire, les conditions météorologiques n’étaient pas optimales… donc les résultats ne sont pas optimaux non plus. Nous avons tout de même réussi à observer quelques crustacés et des petits moucherons ! Les jardiniers et jardinières nous ont également racontés que l’on peut voir au moins trois espèces de libellules en été.

En PDF ci-dessous l’inventaire de la mare !

IV. La mare au sein du jardin

La mare a été placée dans un endroit où rien ne poussait vraiment, ajoutant une vraie plus-value paysagère. Les jardiniers et jardinières s’accordent à dire que la mare ajoute un aspect esthétique qui embellit d’autant le jardin. C’est aussi un endroit que les enfants aiment beaucoup quand ils viennent en visite. Ils sont particulièrement fascinés par les nymphes et les libellules. Cette mare a aussi permis de créer du lien avec les autres jardins. Elle a notamment eu un petit pensionnaire temporaire, le poisson rouge du jardin d’Yvonne !

À VOUS DE JOUER ! VENEZ CREUSER !

NOUVEAU ! Le Passe-Jardins vous proposera à l’automne-hiver 2025 une formation « installer une mare dans son jardin partagé », et une seconde « entretenir sa mare ». Consultez l’ensemble de l’agenda biodiversité en cliquant ici !