Depuis plusieurs années, le moustique tigre a fait son apparition dans nos jardins. Principalement actif en journée, son activité peut rendre pénible la pratique du jardinage.
Que faire pour limiter sa prolifération dans les jardins ?
Présentation du moustique tigre
Le moustique tigre, Aedes albopictus, fait partie de la quarantaine d’espèces de moustiques présentes dans le Rhône. Outre son activité diurne, le moustique tigre se distingue par sa petite taille (1/2 cm) et son aspect rayé noir et blanc.
Photo d’une femelle moustique tigre, identifiable par la ligne blanche sur le thorax
Source : EID Rhône-Alpes (site internet)
Originaire d’Asie du Sud-Est, le moustique tigre s’est bien adapté à nos latitudes. Présent en France depuis 2004 dans les Alpes-Maritimes, il s’est ensuite implanté dans tout le quart Sud-Est, et continue son expansion. Contrairement à d’autres espèces, ses œufs peuvent survivre à des périodes de gel, il est donc possible de le retrouver jusqu’à 1000m d’altitude.
Carte année d’implantation du moustique tigre en France par département
Source : Ministère des Solidarités et de la Santé (site Internet)
Le moustique tigre peut être vecteur de maladies tropicales, d’origine virale et de type grippal : telles que la dengue, le chikungunya ou le zika. En piquant un malade, le moustique devient porteur du virus, qu’il pourra alors transmettre à toute autre personne susceptible d’être piquée par le même moustique.
Si le risque sanitaire demeure faible, il est néanmoins important d’empêcher sa prolifération. Le meilleur moyen de lutte est de l’empêcher de pondre : les femelles n’ayant besoin que d’un très petit volume d’eau stagnante pour pondre leurs œufs, deux à trois millimètres lui suffisent, il faut le priver d’eau ! Nous rappelons que les produits répulsifs et insecticides ne permettent pas d’éliminer durablement les moustiques.
Illustration du cycle de vie d’un moustique
Source : EID Aquitaine (site Internet)
La présence du moustique tigre dans les jardins
Il est intéressant de noter que le moustique tigre ne se déplace que dans un rayon de 100 à 200 mètres autour de son lieu de ponte, voire moins, si il peut trouver tout ce dont il a besoin dans son environnement immédiat. Si vous le rencontrez dans votre jardin, cela peut signifier qu’il y a trouvé un lieu de ponte propice : gamelle, réservoir d’eau, jardinières, jouet d’enfant, bâches plastiques, sac de terre...
Éviter la création de gîtes larvaires est le moyen le plus efficace pour freiner la reproduction des moustiques, en empêchant la ponte et la croissance des larves. Cela ne peut être réalisé qu’en supprimant les gîtes larvaires où elles se développent. Bien que l’on pense en premier lieu aux points de stockage des eaux pluviales, ce ne sont pas là les seuls lieux de ponte potentiels.
Quelques recommandations pour limiter les sites de pontes
- Vérifiez le bon écoulement des gouttières et récupérateurs d’eaux : supprimez tout ce qui occasionne la stagnation des eaux pluviales ou d’écoulement (feuilles mortes, etc.) ;
- Supprimez tout réceptacle permettant la stagnation des eaux pluviales comme les petites collections d’eaux : seaux, soucoupes, objets, jouets pour enfants, pneu, matériels ou déchets formant un réceptacle d’eau ;
- Videz régulièrement les coupelles sous les balconnières et pots de fleurs. Vous pouvez également les remplir de sable pour éponger le trop plein d’eau et éviter la stagnation ;
- Couvrez ou installez des grillages à mailles très fines (moustiquaire ou tissu fin, maille de 1mm maximum) à l’entrée des citernes et réceptacles d’eaux pluviales
Récupérateurs d’eau de pluie protégés par une moustiquaire de maille fine (< 1mm)
- Pour vous aider, le document ci-après recense les gestes et habitudes à prendre au jardin pour limiter les sites de ponte des moustiques
Le cas particulier des mares
Les mares ne représentent pas des lieux de prolifération pour les moustiques ! Au contraire, elles peuvent permettre d’attirer des espèces prédatrices du moustique. Les libellules, par exemple, peuvent y pondre, se développer et se nourrir de moustiques à différents stades de son développement.
En effet, bien que le moustique puisse être source de désagréments et de nuisances pour l’homme, il ne faut pas oublier qu’il fait partie d’un écosystème : il est une source de nourriture pour un certain nombre d’espèces animales, il peut permettre la pollinisation, participe à la filtration et la dépollution des eaux...
Enfin, pensez à planter des plantes répulsives dans votre jardin. La citronnelle, l’eucalyptus citronné et le géranium sont d’excellents alliés !
SOURCES :
- Association de protection de la biodiversité urbaine Des Espèces Parmi’Lyon ;
- L’EID Rhône-Alpes, établissement public chargé de la lutte contre les moustiques et de la gestion des zones humides. Cet organisme peut se déplacer à la demande des particuliers pour réaliser des actions de prévention et/ou de démoustication.
- Fiches ressources "Jardins urbains, environnement et santé", réalisées par la Ville de Lyon, en partenariat avec le PASSE-Jardins. Vous pouvez retrouver l’intégralité de ces fiches, en suivant ce lien.