Retour en arrière sur les jardins ouvriers
Apparition des jardins des pauvres
L’histoire des jardins ouvriers est liée à la révolution industrielle et à l’apparition du prolétariat. En Angleterre, les premiers champs des pauvres sont créés vers 1819 pour remédier à la misère des ouvriers. Le modèle est adopté avec succès par différentes villes allemandes dès 1830.
En France, il faut attendre 1850 pour voir certaines municipalités et œuvres de charité pratiquer l’assistance aux plus déshérités par le travail de la terre. A partir de 1860, les papeteries Laroche-Joubert à Angoulême mettent en place un programme social très en avance pour l’époque, incluant des cités ouvrières dotées de potagers collectifs ou privatifs. Les jardins ouvriers réputés les plus anciens sont créés en 1893 à Sedan et 1894 à Saint-Etienne. En 1896, le député du nord l’abbé Lemire fonde la Ligue Française du Coin de Terre et du Foyer qui deviendra la Fédération Nationale des Jardins Familiaux et Collectifs en 1952.
Essor du modèle des jardins ouvriers
A partir de la Première guerre mondiale et jusqu’à 1950, les jardins ouvriers connaissent un essor considérable en réponse aux rationnements alimentaires et aux différentes crises économiques. D’autres types de jardins naissent également : les jardins militaires, les jardins d’hôpitaux, les jardins pour réfugiés, les jardins scolaires, les jardins de patronage ou encore les jardins pour anciens combattants.
Les jardins deviennent familiaux
Durant les Trente-Glorieuses, la forte urbanisation fait disparaître une grande quantité de jardins au profit de logements et d’équipements sociaux. De nouveaux jardins, rebaptisés familiaux en 1952, sont plus tard aménagés dans des espaces verts près des quartiers d’habitation. Ils connaissent un regain de succès à partir de 1970, avec pour conséquence des listes d’attente de plus en plus longues.
Les premiers jardins partagés
Les jardins communautaires à New-York
Au milieu des années 1970, un nouveau type de jardins voit le jour à New York. Les habitants des quartiers populaires investissent des terrains laissés vacants et souvent transformés en dépotoirs, les nettoient et en font des jardins de quartier cultivés en commun. Ils leur donnent le nom de jardins communautaires, car chaque communauté a le sien et y apporte sa touche culturelle. Plus de 750 seront créés dans la ville de New York ! L’objectif n’est pas seulement de produire des légumes ensemble sur un espace partagé, mais aussi de partager collectivement des idées, des valeurs et des projets.
Les jardins partagés en France
En France, au milieu des années 1980, quelques militants et jardiniers s’intéressent à leur tour à ces pratiques d’appropriation collective en vue de développer le lien social et répondre au besoin d’autonomie alimentaire des citadins. Avec l’aide de la Fondation de France, plusieurs séjours sont organisés en Amérique du nord pour étudier les conditions d’émergence et d’adaptation de telles initiatives en France. En octobre 1997, un premier Forum est organisé à Lille sur ce thème. La même année, un réseau informel se met en place sur le plan national sous le nom de Jardin dans Tous Ses Etats (JTSE). Une charte historique « La Terre en partage » unissant ses membres est rédigée, avec pour mission de favoriser la mise en œuvre de jardins partagés partout sur le territoire français par les habitants.
Vers la page du JTSE, le "Jardin dans Tous Ses Etats".
Naissance du PASSE-jardins
L’association le PASSE-jardins est créée en janvier 1998, à la suite du premier Forum National Jardinage et Citoyenneté ayant eu lieu à Lille en octobre 1997. La richesse des échanges et des débats de ce forum, et surtout la rencontre de personnes et de structures partageant les mêmes convictions et les mêmes valeurs, ont permis à une dynamique lyonnaise déjà balbutiante de se reconnaître, de s’apparenter, et de se structurer en association.
Aujourd’hui, notre association lyonnaise partage les mêmes valeurs que Le Jardins Dans Tous Ses Etats, tout en possédant ses spécificités propres. C’est sur la base de sa réflexion et de ses valeurs que notre association a su fonder sa légitimité et qu’elle a créé des jardins partagés et d’insertion sociale sur tout le territoire d’Auvergne Rhône-Alpes. Le PASSE-jardins soutient l’émergence des jardins partagés en promouvant les valeurs suivantes :
- La proximité qui rapproche entre eux les humains, les animaux et la nature.
- Prendre soin de soi et des autres
- Le lien social
- La prise de conscience de l’intégration dans la Biosphère
- La contribution sociale, vecteur de reconnaissance
- Le respect et la dignité.
- L’importance du sens construit et partagé
- Les nourritures (physiques, émotionnelles, culturelles)
- La joie et le plaisir, la créativité et l’imagination, source de positivité et d’optimisme