« Les coccinelles sans soucis » est un jardin partagé sans animateur dans lequel les jardiniers agissent en autonomie. Pour jardiner indépendamment tout en conservant une dynamique collective, les adhérents ont imaginé une série d’outils qu’ils mettent en application pour organiser la concertation, la prise de décision et l’action pour l’organisation des cultures.
Se concerter
Pour faire fonctionner la réflexion collective et la concertation concernant le plan de culture, un groupe « culture » réunissant une petite dizaine de jardiniers volontaires s’organise pour se réunir une semaine avant la réunion mensuelle avec tous les jardiniers. Ce groupe est ouvert à tous les adhérents intéressés. L’objectif est de décider en comité réduit ce qui sera discuté en collectif le semaine d’après. D’autre part, les jardiniers sont tous invités à exprimer leurs envies grâce à des sondages proposant des listes de légumes (j’en veux beaucoup, juste pour goûter ou pas du tout). Le groupe « culture » propose ainsi une cinquantaine de légumes annuels et les adhérents peuvent rajouter une proposition de variété dans leur réponse.
S’organiser
Pour organiser ces envies dans le jardin, celui-ci est découpé par un quadrillage qui délimite des zones de cultures et des cheminements. Un dessin de ce plan est disponible sous format papier. Sur le terrain ce sont des cailloux ou des fleurs qui permettent de démarquer les différentes zones. Une fois que le plan de culture est déterminé sur les 4 saisons, les jardiniers ont accès à une « To do list » dans laquelle toutes les tâches à effectuer au jardin sont décrites. Toutefois cet outils semble insuffisant pour permettre à tout le monde d’agir sans la présence d’une personne plus « connaisseuse » sur le jardin. Pour rendre plus abordable la « To do list », les jardiniers aimeraient laisser à disposition dans le jardin un classeur contenant des fiches pratiques pour chaque légumes, expliquant les techniques du semis jusqu’à la récolte.
Expérimenter
La première année, les jardiniers ont implanté beaucoup d’engrais vert pour enrichir le sol, mais aussi des pommes de terre, qui ont la capacité de bien pousser dans un mauvais sol tout en ameublissant la terre pour les cultures suivantes.
Pour tenir compte des contraintes du sol et de la disponibilité en nutriment, la rotation « légumineuses / légumes fruits / légumes feuille » est souvent adoptée. En effet, les légumineuses (légumes en gousse comme le haricot, le pois ou la fève) ont la capacité de capter l’azote de l’air et de le minéraliser. Ce processus enrichit le sol en azote ce qui convient parfaitement aux légumes fruits (tomates, aubergines, courgettes…) qui ont un cycle plus long et donc un besoin en nutriment plus élevé.
Après la récolte de ces fruits, une mise en place de légume feuille (salade, épinard, blette…), convient bien car ils sont peu exigeant en nutriment. Cela permet de continuer à utiliser l’espace de culture sans pour autant épuiser le sol de tous ces nutriments. Des associations de cultures sont aussi mises en place : pour lutter contre les pucerons, on installe les capucines et les fèves sur le même espace. Avec les tomates, c’est l’œillet et le basilic qui conviennent bien.
La culture des plantes amène les jardiniers à passer de la théorie à la pratique ! Au jardin, on taille les framboisiers, on repique les gourmands des tomates, on observe la croissance des plantes, on découvre de nouveaux outils comme le plantoir à bulbes, on joue le rôle des abeilles en pollinisant les courges avec des pinceaux pendant les grosses chaleurs de l’été, on devient entomologiste en sachant reconnaître un perce oreille mâle d’un perce oreille femelle, on récupère des graines directement sur une plante, on suit l’évolution du sol le long des saisons et des années...